
Le papillon migrateur “Helicoverpa armigera”, connu sous le nom de noctuelle de la tomate ou ver de la capsule, progresse vers l’Allemagne et représente une menace pour les cultures agricoles, ont alerté des experts cités par plusieurs médias.
Selon les spécialistes, cet insecte, déjà observé dans plusieurs régions du pays, menace plus d'une centaine de cultures, dont les haricots, pois, tomates, poivrons, maïs doux et légumes-feuilles.
D’après Olaf Zimmermann, expert au Centre technologique agricole (LTZ), des spécimens ont déjà été repérés dans des cultures jusqu’à Hanovre et Berlin, dans le nord de l’Allemagne.
“Les dégâts causés par Helicoverpa armigera sont plus importants que ceux du scarabée japonais, qui touche surtout les vignes et les vergers”, a-t-il expliqué, précisant que “le ver de la capsule s’en prend aussi aux grandes cultures comme le maïs et les légumes”.
Toutefois, le spécialiste souligne que ce papillon, actif la nuit et capable de parcourir jusqu’à 1.000 kilomètres, “ne passe pas encore l’hiver en Allemagne, mais il y a des arrivées chaque année. La question n’est pas de savoir s’il viendra durablement, mais quand”.
Cité par la presse, Cornelia Sauer, du centre de compétences suisse pour la recherche agricole, rappelle que ce ravageur tropical est déjà signalé en Suisse, où les autorités ont mis en place en 2024 un réseau de surveillance. Fin juin 2025, ce dispositif avait capturé plus de spécimens qu’à la même période de l’année précédente.
Elle indique que la Suisse a pu retracer, grâce au monitoring, des arrivées de papillons en provenance du sud, de l’ouest et de l’est. Les pièges permettent de détecter rapidement leur présence et d’intervenir avec des insecticides ciblés pour préserver les récoltes.
Selon les experts, le changement climatique favorise l’expansion de l’espèce vers le nord, comme observé avec d’autres nuisibles.
Capable de pondre plus de 2.000 œufs, cet insecte qui hiverne déjà en Hongrie s’attaque aux gousses, fruits et légumes-feuilles, où il provoque morsures, perforations et excréments, et altère ainsi la qualité des récoltes.
En Allemagne, les spécialistes estiment qu’une intervention reste possible dans les deux à trois semaines suivant la détection des premiers spécimens. Ils plaident donc pour la mise en place d’un système de surveillance, malgré son coût et les moyens qu’il exige, afin d’éviter des actions tardives et inefficaces.