Ouverture à Rio de Janeiro du 17e Sommet des BRICS

Les chefs d’État et de gouvernement participant au 17e Sommet des BRICS ont commencé à affluer ce dimanche au Musée d’Art Moderne à Rio de Janeiro, où s’ouvre officiellement la réunion du bloc dans un contexte de tensions géopolitiques et commerciales.

Le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva accueille ses homologues près de huit mois après avoir organisé au même endroit le sommet du G20. Cette rencontre intervient alors que les pays du groupe cherchent à défendre le multilatéralisme face aux politiques protectionnistes menées par les États-Unis.

« Nous exprimons de graves préoccupations face à l’augmentation des mesures douanières et non-douanières unilatérales qui faussent le commerce et ne sont pas conformes aux règles de l’OMC », stipule un projet de déclaration négocié samedi, sans citer directement le président américain Donald Trump.

Ces mesures « menacent de réduire davantage le commerce mondial » et pourraient « affecter les perspectives de développement économique dans le monde », selon ce texte qui pourra encore être amendé durant le sommet.

Les BRICS, élargis désormais à 11 membres (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud, Arabie Saoudite, Émirats Arabes Unis, Iran, Égypte, Éthiopie et Indonésie), regroupent près de la moitié de la population mondiale et représentent environ 40 % du PIB planétaire.

Le sommet se tient toutefois, pour la première fois, sans le président chinois Xi Jinping, représenté par son Premier ministre Li Qiang. Son homologue russe Vladimir Poutine interviendra par visioconférence.

Au programme de cette première journée figurent des débats sur la paix, la sécurité et la réforme de la gouvernance mondiale. Dans l’après-midi, les discussions s’élargiront autour du multilatéralisme, des enjeux financiers et de l’intelligence artificielle, avec l’arrivée des chefs de délégation d’organisations internationales, dont le secrétaire général de l’ONU António Guterres, ainsi que des pays partenaires.

L’idée d’une alternative au dollar pour les échanges au sein du bloc est évoquée depuis plusieurs années. Mais l'ex-présidente brésilienne Dilma Rousseff, à la tête de la banque des BRICS, a dit samedi qu'elle ne voyait "aucune possibilité que cela se produise": "Aujourd'hui, il n'y a personne qui veut assumer la place des Etats-Unis".

Le scénario paraît d'autant plus improbable après les menaces de Donald Trump d’imposer des droits de douane de 100 % aux pays qui défieraient l’hégémonie du billet vert.

Le sommet se poursuivra lundi avec des séances consacrées à l’environnement, à la COP30, que le Brésil accueillera en novembre, et à la santé mondiale.