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Ahmed Toufiq : Le chantier de la finance participative au Maroc entre dans une nouvelle phase

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jeudi 03 juillet 2025
20:21
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Le chantier de la finance participative au Maroc entre dans une nouvelle phase de son processus de développement, marquée par la nécessité d’affronter les défis actuels avec lucidité et de définir une feuille de route pour l’avenir, a affirmé, jeudi à Rabat, le ministre des Habous et des Affaires islamiques, Ahmed Toufiq.

Intervenant à l’ouverture du 23ᵉ Forum sur la stabilité financière des institutions financières islamiques, Ahmed Toufiq a souligné que le Royaume s’est engagé depuis près d’une décennie dans cette voie, grâce à une coordination étroite entre Bank Al-Maghrib et le Conseil supérieur des Oulémas.

Cette synergie, a-t-il expliqué, a permis une convergence inédite entre les professionnels de la finance et les jurisconsultes, favorisant ainsi une compréhension mutuelle entre pratique bancaire et exigences de la jurisprudence islamique.

Le ministre a rappelé que l’introduction de la finance dite "islamique" s’est inscrite dans un cadre où les différentes formes de transactions sont jugées acceptables d’un point de vue religieux, dès lors qu’elles respectent leurs finalités et leur nature contractuelle, précisant que le choix du terme "finance participative " a été retenu pour éviter toute interprétation erronée laissant penser que les autres formes de financement seraient contraires aux préceptes islamiques.

Par ailleurs, Toufiq a mis en lumière l’héritage juridique et financier des sociétés musulmanes, notamment leur contribution historique à l’élaboration de dispositifs contractuels équilibrés et à la régulation des marchés à travers des instruments comme la Hisba, mettant l'accent sur la spécificité du modèle marocain, fondé sur le pacte d’allégeance (La Béia) à Amir Al Mouminine et sur un effort continu d’Ijtihad visant à préserver les finalités supérieures de la Charia, dont la protection des biens et des droits.

Le Maroc, a-t-il ajouté, a prôné une justice et une bonne gouvernance, respectueuses de l’esprit de la loi islamique, tout en promulguant chaque année des centaines de textes législatifs au nom de l’intérêt général.

Appelant à une approche pragmatique, le ministre a plaidé pour la mise en veille de certains débats théoriques afin de se concentrer sur les priorités du moment, notamment la consolidation de la stabilité financière.

Placé sous le thème "Surmonter les difficultés: remédier aux vulnérabilités structurelles et renforcer la résilience face aux chocs futurs", ce Forum, organisé par le Conseil des services financiers islamiques (IFSB), a réuni des gouverneurs de banques centrales, régulateurs, représentants d’organismes internationaux de normalisation et acteurs de la finance islamique, autour des moyens de renforcer la résilience du secteur et de promouvoir une croissance durable.