
Un nouveau rapport de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) alerte sur la hausse mondiale du coût humain et économique des sécheresses, prônant une action coordonnée au niveau planétaire pour en limiter les pertes et préjudices.
Outre le secteur agricole, les sécheresses nuisent à la productivité des échanges, de l’industrie et de la production énergétique, prévient l’OCDE dont l’analyse des tendances observées et prévues révèle "l’ampleur des conséquences que la sécheresse a sur le plan économique, mais aussi environnemental et social".
Il ressort de cette analyse que depuis 1980, une perte importante de l’humidité des sols est relevée sur 37 % de la surface terrestre mondiale. De même, depuis 2000, le niveau des eaux souterraines diminue dans 62 % des nappes phréatiques surveillées, qui fournissent plus de 75 % de l’eau prélevée dans le monde.
À cela s’ajoute que les sécheresses ont "un coût humain également très élevé, car elles font partie des catastrophes meurtrières, exacerbent la pauvreté, creusent les inégalités et intensifient les déplacements", met en garde l’étude.
Dans ce contexte, "une action coordonnée pangouvernementale, intersectorielle et transnationale est nécessaire pour faire face à la montée des risques de sécheresse et en atténuer les répercussions sur la sécurité alimentaire, la santé, l’énergie, les transports, l’agriculture, la paix et la sécurité", a déclaré le Secrétaire général de l’OCDE Mathias Cormann, en présentation du rapport.
A ses yeux, des solutions concrètes pour gérer durablement l’eau, les écosystèmes et les terres permettent d’"être moins vulnérable en cas de sécheresse, de mieux s’y préparer et d’en réduire les répercussions économiques".
Le rapport préconise notamment une démarche d’adaptation proactive qui aurait pour effet d’atténuer les conséquences néfastes de la sécheresse pour les populations, mais aussi de renforcer la résilience et la situation économiques.
On y trouve une description des facteurs et conséquences de la sécheresse, ainsi qu’une analyse qui montre comment, à l’aide de certaines politiques et mesures, renforcer la résilience et favoriser l’adaptation dans un monde de plus en plus sec.
Pour que la situation évolue favorablement à l’échelle systémique, il faut que les solutions existantes soient plus largement adoptées, insistent les auteurs de l’étude qui estiment que les innovations liées à l’utilisation de l’eau, notamment en matière de recyclage et de collecte, offrent "un moyen de réduire fortement les prélèvements d’eau dans l’industrie et les activités manufacturières".
D’après leur analyse, les incitations et l’harmonisation réglementaire devraient permettre de faire progresser la culture des végétaux qui tolèrent la sécheresse, de même que des systèmes d’irrigation plus efficaces abaisseraient considérablement la consommation mondiale d’eau.
Enfin, il est crucial d’utiliser les sols et de gérer les écosystèmes de manière durable pour accroître la résilience naturelle face à la sécheresse et préserver les indispensables services écosystémiques de l’eau, conclut l’étude.