
Une série spéciale de 10 timbres-poste autocollants dédiés à des métiers artisanaux ancestraux menacés de disparition a été dévoilée, jeudi à Rabat.
Cette initiative lancée en partenariat avec le secrétariat d’Etat chargé de l'Artisanat et de l’Économie sociale et solidaire, le bureau de l'UNESCO pour le Maghreb à Rabat et le Groupe Barid Al-Maghrib, s'inscrit dans le cadre de la valorisation et de la préservation du patrimoine culturel immatériel lié aux métiers de l'artisanat.
Elle met en lumière la richesse, la diversité et la finesse des savoirs-faire traditionnels marocains, à travers dix métiers emblématiques. Il s'agit du Caftan Rbati, le pisé, la vannerie du Sud, le Dagg souiri, le soufflet, le tataoui, le feutrage en laine, le pouf en cuir brodé, le cuir ziouani et la céramique de Meknès.
La cérémonie de dévoilement de cette émission spéciale s’est tenue en présence du Secrétaire général chargé de l’Artisanat et de l’Économie sociale et solidaire, Hassan Chouiakh, du directeur du Bureau de l’UNESCO pour le Maghreb, Eric Falt, ainsi que du directeur général du Groupe Barid Al-Maghrib, Amin Benjelloun Touimi.
Dans une allocution lue en son nom, le secrétaire d’État chargé de l’Artisanat, Lahcen Essaadi, a indiqué que cet événement s'inscrit dans le cadre des efforts continus visant à préserver le patrimoine culturel immatériel lié aux métiers de l’artisanat et à le protéger de la disparition.
Cette initiative, a-t-il dit, revêt une portée symbolique et constitue un document culturel porteur de l’authenticité de l’histoire et du souffle de la mémoire collective, tout en incarnant la reconnaissance des métiers de l’artisanat dans la construction de l’identité culturelle marocaine.
Il a en outre, relevé que la préservation des métiers de l’artisanat n’est pas une responsabilité individuelle, mais un devoir collectif nécessitant de fédérer les efforts de l’ensemble des acteurs, notamment les artisans, les professionnels du secteur, les institutions publiques, la société civile, ainsi que les organisations internationales.
De son côté, M. Benjelloun Touimi s’est félicité de cette collaboration fructueuse qui s’est soldée par l’émission d’un carnet composé d’une dizaine de timbres-poste, mettant en exergue la richesse et la diversité du patrimoine culturel et artisanal du Royaume, notamment la transmission intergénérationnelle des savoirs-faire artisanaux, véritables trésors vivants constituant la mémoire collective.
Mettant l'accent sur l'engagement du Groupe Barid Al-Maghrib en faveur de la promotion et de la préservation des métiers artisanaux, il a noté que le timbre-poste, au-delà de sa fonction utilitaire qui consiste à faire connaître les valeurs, les savoirs et le patrimoine national, constitue un témoin de l’histoire et de la culture.
Pour sa part, M. Falt a indiqué que l’émission de cette série de timbres est le fruit d’une volonté commune visant à mettre en lumière dix métiers artisanaux marocains et à les promouvoir sur le plan international, ajoutant que ce carnet porte un message fort visant à affirmer que le patrimoine culturel immatériel ne peut perdurer que s’il est reconnu, partagé, transmis et préservé à travers les générations.
Ces timbres feront office de véritables ambassadeurs de l’artisanat marocain, a-t-il poursuivi, expliquant que chaque timbre, loin de se limiter à une simple image, incarne une relation profonde entre l’Homme, la matière et l’endroit.
Le directeur du Bureau régional de l'UNESCO pour le Maghreb a également souligné que le Maroc est un pays où les artisans sont honorés et respectés, exprimant le souhait que "le message d’aujourd’hui parvienne, à toutes celles et ceux qui perpétuent ces métiers, portent la flamme des traditions séculaires et en sont fiers".
Intitulé "Métiers des savoir-faire ancestraux", ce carnet s’inscrit dans le cadre de la deuxième édition du programme “Trésors des Arts traditionnels marocains” visant à préserver au moins 30 des 74 savoir-faire artisanaux identifiés comme étant menacés de disparition.
Ce programme encourage et soutient les "maâlems" dans la transmission de leurs compétences aux jeunes apprentis, assurant ainsi la pérennité de ces techniques traditionnelles pour les générations futures.
— UNESCO Maghreb (@UNESCO_Maghreb) June 19, 2025