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ChatGPT rend-t-il bête ? Voici la réponse du prestigieux MIT

Sciences
jeudi 19 juin 2025
11:17
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ChatGPT rend-t-il bête ? Voici la réponse du prestigieux MIT
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Une utilisation fréquente d’outils d’intelligence artificielle comme ChatGPT pourrait avoir un effet négatif sur nos capacités cognitives.

D’après une étude récente du MIT Media Lab, les personnes qui utilisent régulièrement ce type de technologie présentent une diminution significative de l’activité cérébrale, notamment dans les zones liées à la pensée critique et à la mémoire. Ces résultats soulèvent des préoccupations croissantes concernant les effets à long terme de l’IA générative sur le cerveau humain, en particulier sur notre capacité à réfléchir de manière autonome et à retenir l’information.

Une récente étude menée par le MIT Media Lab met en évidence un phénomène inquiétant : une réduction de l’activité cérébrale chez les utilisateurs réguliers de modèles de langage comme ChatGPT. L’enquête, réalisée auprès de participants âgés de 18 à 39 ans, visait à mesurer l’impact cognitif de l’intelligence artificielle en comparant trois méthodes de rédaction d’essais de type SAT : avec ChatGPT, avec un moteur de recherche classique (comme Google), ou sans aucune aide technologique.

Les résultats, obtenus à l’aide d’un électroencéphalogramme (EEG) analysant 32 zones cérébrales, sont sans appel. Le groupe utilisant ChatGPT a présenté le niveau d’engagement cérébral le plus faible, associé à des performances réduites aux plans neural, linguistique et comportemental. Les chercheurs ont observé une tendance croissante à la passivité intellectuelle, certains participants se contentant de copier-coller les réponses proposées par l’IA.

À l’inverse, les groupes ayant rédigé leurs textes sans assistance ou avec Google ont affiché une activité cérébrale plus dynamique, une meilleure connectivité neuronale, ainsi qu’un plus grand sentiment de satisfaction face à leur travail. Ces conclusions suggèrent que le recours excessif à l’IA générative pourrait entraîner une forme de paresse cognitive, menaçant à terme la mémoire, la pensée critique et les compétences linguistiques fondamentales.

Dépendance cognitive à l’intelligence artificielle : un danger pour la mémoire et la pensée critique

L’étude du MIT Media Lab ne se limite pas à constater une baisse de l’activité cérébrale chez les utilisateurs d’intelligence artificielle comme ChatGPT ; elle met également en lumière un phénomène préoccupant de dépendance cognitive. Lorsque les participants ayant initialement utilisé l’IA ont dû retravailler un essai sans assistance, ils ont éprouvé de grandes difficultés à se souvenir de leur propre contenu.

Les analyses EEG ont révélé une diminution des ondes alpha et thêta, liées à la mémoire profonde, indiquant une faible intégration des informations dans le cerveau. Cette absence de consolidation mémorielle suggère que l’utilisation de l’IA, bien qu’efficace sur le plan pratique, pourrait compromettre l’apprentissage durable et la capacité de rétention à long terme.

Ce constat est particulièrement alarmant pour les jeunes générations, dont le cerveau est encore en phase de développement. Une utilisation excessive de l’intelligence artificielle peut freiner l’acquisition de compétences fondamentales, telles que la pensée critique, l’analyse, ou la formulation autonome d’idées. Bien que certains outils d’IA puissent aider à structurer des contenus ou stimuler la créativité, ils risquent également de remplacer le raisonnement personnel, produisant des textes jugés impersonnels ou mécaniques.

Si l’IA offre un gain de productivité, elle ne garantit pas la stimulation intellectuelle indispensable à un développement cognitif complet. Il devient donc essentiel d'encourager un usage réfléchi et équilibré de ces technologies pour éviter une dépendance mentale au détriment de l'esprit critique et de la créativité humaine.

Vers une éducation responsable à l’intelligence artificielle : utiliser l’IA sans affaiblir nos capacités cognitives

Face aux conclusions préoccupantes de l’étude, la question ne porte plus sur l’interdiction de l’intelligence artificielle, mais sur la nécessité d’éduquer à son usage raisonné. Nataliya Kosmyna, chercheuse principale du MIT Media Lab, souligne l’importance de préserver un développement cérébral analogique, en complément de l’utilisation des outils numériques.

Elle insiste sur la mise en place d’une pédagogie adaptée à l’ère de l’IA, qui ne se contente pas de déléguer la réflexion aux machines, mais qui s’appuie sur elles comme leviers pour renforcer les compétences humaines. Il s’agit de former les utilisateurs – en particulier les plus jeunes – à tirer parti des technologies sans sacrifier leurs capacités cognitives fondamentales, telles que la mémoire, l’analyse ou la pensée critique.

Promouvoir une intelligence artificielle au service de l’humain implique de repenser l’éducation, afin que l’IA reste un outil complémentaire, et non un substitut à l’effort intellectuel.