Une délégation de l’UA en mission d’évaluation préélectorale en Côte d'Ivoire

Une délégation de l’Union Africaine (UA), conduite par l’ancien ministre tchadien des Affaires Etrangères, Mahamat Saleh Annadif, séjourne depuis le 10 en terre ivoirienne, dans le cadre d’une mission d’évaluation préélectorale pour une élection présidentielle "apaisée" prévue en octobre prochain dans ce pays de l’Afrique de l’Ouest.

L’objectif de cette mission est d'échanger avec les institutions clés du processus électoral, afin de prendre connaissance des préoccupations et attentes des différentes parties concernées, dans l’optique de parvenir à émettre des recommandations pour un scrutin libre, pacifique et crédible.

Dans ce sens, les membres de la délégation de l’UA ont tenu une série de réunions de travail avec des leaders politiques et des acteurs de la société civile, des institutions ivoiriennes en charge des élections, dont la Commission électorale indépendante (CEI), le Conseil national des Droits de l’Homme (CNDH), et le Conseil Constitutionnel ou encore le ministère de l’intérieur et des partenaires internationaux.

Dans la même lignée, la délégation de l’UA a mené des consultations auprès de partis politiques, dont le Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP-au pouvoir), ainsi que de l’opposition ivoirienne, notamment auprès de responsables de la Coalition pour une Alternance Pacifique en Côte d’Ivoire (CAP-CI), du Parti Démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI), la plus vieille formation politique ivoirienne, ou encore du Parti des Peuples Africains (PPA-CI) de Laurent Gbagbo.

Dans une déclaration au terme d’une séance de travail avec des responsables du Directoire du RHDP, le Chef de la Délégation de l’UA, Mahamat Saleh Annadif s’est dit "optimiste" quant à la tenue d’un dialogue entre le pouvoir et l’opposition en Côte d’Ivoire, qualifiant de très « constructifs » les échanges avec les différentes parties.

"Nous sommes optimistes que nos frères Ivoiriens puissent dialoguer et sortir avec des consensus dynamiques afin que ces élections puissent se dérouler dans de bonnes conditions", a-t-il dit.

A ses yeux, l’idée que la Côte d’Ivoire revive les tensions électorales est à proscrire. "Et pour cela, nous interpellons tous les Ivoiriens, notamment le RHDP qui est un maillon important de l’évolution politique en Côte d’Ivoire".

Mahamat Saleh Annadif a expliqué que la démarche de l’institution africaine s’inscrit dans sa dynamique de contribuer, "pour que les élections qui se dessinent à l’horizon puissent se dérouler de façon pacifique, (…) compte tenu de l’importance de la Côte d'Ivoire au niveau de la sous-région".

À l’issue d’une réunion jeudi avec le ministre de l’intérieur, Vagondo Diomandé, l’émissaire de l’UA a fait part de sa conviction que "la Côte d’Ivoire doit rester un exemple de stabilité. (….) Nous sommes dans une phase d’écoute et de compréhension".

Il a expliqué que cette mission vise à échanger avec les acteurs politiques et institutionnels ivoiriens pour garantir un climat de paix, dans un contexte régional marqué par des instabilités.

De son côté, le ministre ivoirien de l’intérieur, a salué l’initiative de l’Union africaine, soulignant l’importance d’un climat sécuritaire renforcé pour le bon déroulement du scrutin.

''La sous-région a besoin de stabilité. C’est pourquoi nous échangeons avec les différents acteurs afin d’élaborer des recommandations à soumettre à l’Union Africaine. Notre souhait est que ces élections se déroulent dans une ambiance apaisée et pacifique'', a-t-il conclu.