
Un souffle haïtien "guérisseur" s'est répandu, mardi en fin d’après-midi sur l’emblématique jardin de Jnan Sbil à l’occasion du concert "SpiriTuaL HeaLinG" de l’artiste Haïto-Canadien Joseph Omicil, connu sous le nom de Jowee BasH Omicil dans le cadre du 25è festival de Fès des musiques sacrées du monde.
Multi-instrumentiste, Jowee accompagné de Jendha Manga (basse), Franck Mantegari (batterie) et Yoann Danier (batterie), a su emmener le public du festival de Fès des musiques sacrées du monde dans une véritable "incantation rituelle, transcendant les frontières musicales traditionnelles et offrant une expérience profondément universelle du son et de la spiritualité.
La musique et la poésie de Jowee Omicil, né à Montréal de parents haïtiens, baignent dans une profonde spiritualité, lui dont l’entré en musique était, des années plus tôt, par la porte de l’église évangélique fondée par son père à Montréal où il baigne dans le Gospel.
Jowee, qui a travaillé par le passé avec des légendes du jazz telles que le Nigérian Tony Allen ou les Américains Roy Hargrove, Pharoah Sanders et Kenny Garrett, rend hommage à travers sa musique à toutes ces légendes, qui l’ont aidé alors à ses débuts, de de parfaire sa pratique du saxophone.
La magie de Jardin Sbil et de Fès a opéré et le public, dont locaux et étrangers, a répondu présent et s’est laissé aller en découvrant Jowee et son univers, qui fusionnent la puissance ancestrale de la révolution haïtienne de 1804 à l’esprit profond d’Ornette Coleman, habité par le free jazz noir du New-York des années 60.
Dans une déclaration à la MAP, Jowee a indiqué que tout ce qui se passe fait partie du fil conducteur qui guide son concert.
"Les oiseaux, la nature, la mélodie, vos réponses, votre énergie et votre enthousiasme font partie de ce qu’on utilise comme interaction pour créer ce spectacle" , a-t-il noté.
A Jnan Sbil, "on s’est laissé bercer, on n'a pas essayé de contrôler quoi que ce soit. Même les gens, on les a laissés s’exprimer de la manière qu’ils voulaient", a-t-il dit, exprimant sa grande admiration au peuple marocain "paisible".
Fidèle à lui-même, Jowee BasH a laissé une large part à l’improvisation, en s’écartant des suites composées traditionnelles illustrant sa devise "c’est écrit dans l’esprit".
Reflet de l’héritage culturel haïtien d’Omicil, ce concert incarne l’unité, la résilience et la liberté dans un véritable "souffle haïtien guérisseur". Il est d’ailleurs allé puiser son inspiration dans la cérémonie du Bois-Caïman, prélude à la première révolte d’esclaves qui débouchera sur l’indépendance de l’île.