
La confrérie mouride du Sénégal a transporté le public du Festival de Fès des musiques sacrées du monde, lundi soir au mythique Jnan Sbil, dans un voyage lointain célébrant la pureté, la méditation et l’élévation spirituelle à travers des poèmes religieux et des chants divins sous la houlette du chanteur Amadou Bamba Ndao.
Avec l’écho des chants sacrés puissants mêlés à des mélodies, des tambours traditionnels et des psalmodies vibrantes, cette confrérie a tenté de plonger le public des nuits soufies dans une aventure spirituelle retraçant les pas du fondateur de la voie, Cheikh Ahmadou Bamba (1853-1927).
Cette confrérie sénégalaise, connue pour ses chants dévotionnels et sa grande profondeur spirituelle, a signé une performance musicale inédite à l’occasion de sa toute première apparition au festival, animée par l’ambition de faire connaître le patrimoine soufi et spirituel qu’elle a accumulé durant de longues années, en tant que voie mystique dotée de ses propres chants sacrés, de ses invocations et de ses poésies chantées connues sous le nom de « Kasaïd », représentant les plus hautes significations du dévouement et de l’élévation spirituelle.
Au rythme croissant des psalmodies et des harmonies célestes, le public du festival a vécu un programme de célébrations et de recueillement, à travers une exécution de ces chants sacrés avec une rigueur rituelle extrême, axée sur les louanges divines et les enseignements de Cheikh Ahmadou Bamba, dans une évocation de l’équilibre entre discipline spirituelle et expression artistique, caractéristique de la culture mouride.
Dans des moments spirituels inoubliables, le public du festival a vibré au son des mélodies et des poèmes de la confrérie mouride venue de la ville sainte de Touba au Sénégal, établissant ainsi un point de rencontre avec la capitale spirituelle du Royaume, Fès, qui a toujours été un centre important pour les confréries soufies comme la Qadiriyya et la Tijaniyya.
Le public amateur des voies soufies et des panégyriques du Prophète a savouré pendant près d’une heure les poèmes de cette confrérie mouride, dans l’invocation, la demande de pardon, les louanges du Prophète, sceau des Messagers de Dieu, et les prières implorant la miséricorde du Tout Puissant et l’abondance de Ses bienfaits.
Dans une allocution introductive au spectacle soufi de la confrérie mouride, la directrice des arts au ministère sénégalais de la Culture, Ndèye Khoudia Diagne, a souligné que le Sénégal compte de nombreuses confréries soufies, parmi lesquelles la confrérie mouride, qui suit les enseignements spirituels de Cheikh Ahmadou Bamba, lequel a consacré sa vie à diffuser les principes de cette voie soufie auprès des gens.
Elle a ajouté que la performance artistique offrait un espace de voyage à travers les poèmes de louange et de « dhikr » du riche patrimoine culturel sénégalais, qui comprend des centaines de poèmes.
Dans une déclaration à la MAP, le chanteur sénégalais Amadou Bamba Ndao s'est fier et honoré de participer au Festival de Fès des musiques sacrées du Monde, une occasion pour rencontrer le public et de partager avec lui l’héritage de la confrérie mouride, aux côtés de grandes figures et d’autres ensembles soufis distingués.
Il a ajouté que la troupe sénégalaise a été profondément touchée par la générosité de l’accueil marocain et par la chaleur humaine des organisateurs, dans la capitale spirituelle du Royaume, qui entretient des liens étroits avec le Sénégal.
Il a poursuivi que les poèmes présentés durant le spectacle sont des poésies à la gloire du Prophète Sidna Mohammed – que la paix soit sur Lui –, visant à glorifier et à magnifier la grandeur du Créateur.
Le chanteur sénégalais a également indiqué que la confrérie mouride a eu l’honneur de participer AU spectacle d’ouverture du festival, en fusionnant avec une troupe artistique marocaine, une expérience importante et unique qui leur a permis de s’ouvrir à d’autres cultures.
Le 25ème festival international des musique sacrées du monde, organisé sous le haut patronage de SM le Roi Mohammed VI, réunit plus de 200 artistes venus de 15 pays. Elle incarne la continuité de l’esprit de la ville de Fès, en tant que cité historique ayant toujours été un carrefour ouvert du savoir et de la spiritualité.