
Le Conseil d’administration de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine et la réhabilitation des bâtiments menaçant ruine (ANRUR) a tenu, mercredi à Rabat, sa 5e session consacrée à la présentation du bilan des interventions de l’Agence pour remédier à la dégradation des tissus urbains et des bâtiments anciens, selon une vision globale et une approche proactive.
Présidée par le secrétaire d’Etat auprès de la ministre de l’Aménagement du Territoire national, Adib Benbrahim, cette réunion a été l'occasion de mettre en exergue les efforts entrepris par l'ANRUR en coordination avec l'ensemble des intervenants, ainsi que son rôle en tant qu’acteur clé dans l’élaboration de programmes novateurs en matière de réhabilitation des tissus dégradés et des bâtiments menaçant ruine, dans le but de favoriser une meilleure cohésion sociale et un développement socio-économique durable des zones vulnérables.
Dans une allocution à cette occasion, M. Benbrahim a souligné que la tenue de cette cinquième session s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des dispositions de la loi n° 94.12 relative aux bâtiments menaçant ruine, et s'insère pleinement dans la dynamique des grandes réformes engagées par le Royaume sous la conduite éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI.
Il a indiqué que la gestion de la question des bâtiments menaçant ruine, en tant qu’enjeu urbain, social et économique, revêt une importance croissante, au regard des défis qu’elle pose en matière de sécurité publique, de préservation de la dignité humaine, ainsi que de sauvegarde du patrimoine urbanistique et architectural des tissus anciens, contribuant ainsi à renforcer l’attractivité des espaces urbains.
À cet égard, le secrétaire d’État a insisté sur l'impératif de poursuivre l’action de l’ANRUR en vue de déployer ses programmes ambitieux dans le cadre d'une vision proactive et prospective, fondée sur les principes de bonne gouvernance, de convergence territoriale et d’intervention efficaces pour prévenir les risques, protéger les vies et les biens, et garantir aux citoyennes et citoyens le droit à un logement sûr et à des conditions de vie dignes.
Il a, par ailleurs, relevé que l’année en cours a été marquée par des avancées majeures, à l’instar de la signature d’une convention de partenariat au niveau de la préfecture de Rabat, illustrant la nouvelle génération d’interventions en matière de traitement de la question des bâtiments menaçant ruine.
"Cette convention prévoit la mise en œuvre effective de mécanismes techniques et financiers, tout en renforçant la coordination entre l'ensemble des acteurs territoriaux", a-t-il fait savoir.
M. Benbrahim a souligné que l’ANRUR poursuit l’exécution de ses programmes selon une approche participative et anticipative, ce qui lui a permis de réaliser des progrès notables en matière de recensement et d’expertise technique.
La généralisation des opérations d’inventaire et d'expertise technique sur l'ensemble du territoire national permettra à l'Agence de fournir un diagnostic général et une banque de données complète des bâtiments menaçant de s'effondrer dans toutes les régions du Royaume, reflétant les efforts intensifs déployés à cet égard, et renforçant la capacité de l'Agence à intervenir de manière proactive pour faire face au risque d'effondrement des bâtiments et préserver la sécurité des citoyens, a-t-il ajouté.
Pour sa part, la directrice générale de l’ANRUR, Azhar Ktitou, a indiqué que le nombre de bâtiments ayant fait l'objet de l’opération d'inventaire en 2024 s'élevait à 7.816 bâtiments à travers le Royaume.
Pour ce qui est de la gouvernance, Mme Ktitou a expliqué qu'une approche proactive et globale a été adoptée pour traiter la question des bâtiments menaçant ruine conformément aux dispositions de la loi 94.12, à travers principalement la mise en place d'un guichet unique pour simplifier et faciliter les procédures administratives et l'implication de la population cible ainsi que l'élaboration d'une convention avec l’Agence nationale de la conservation foncière, du cadastre et de la cartographie.
Il s’agit également de l'établissement d'un protocole spécial sur les mesures et les procédures requises pour assurer la sécurité des travaux de démolition à la disposition de la population cible ainsi que la mise en place d'un comité pour sensibiliser et encourager le traitement des bâtiments menaçant ruine.
S'agissant des efforts visant à promouvoir un environnement urbain sûr et durable, elle a cité la convention de traitement de l'habitat menaçant ruine à la préfecture de Rabat comme modèle pionnier des interventions prévues par la loi 94.12, qui a été signée l'année dernière pour un coût de 84 millions de dirhams sur une période de 3 ans, avec comme objectif de réaliser les expertises nécessaires pour les constructions menaçant ruine en cas de besoin, et de préparer et compléter les études d'ingénierie et techniques pour les travaux programmés.
L’ensemble de ces interventions sont destinées à répondre aux besoins fondamentaux en matière de logement, à améliorer les conditions de vie des habitants ciblés, à préserver le patrimoine architectural, urbanistique et civilisationnel, à promouvoir le potentiel économique du territoire et à mutualiser les efforts des différents acteurs.
La réunion a été marquée par l’adoption du bilan des activités de l'Agence au titre de l'année 2024, du plan d’action et du projet de budget de l’année 2025 ainsi que du programme prévisionnel 2026/2027.