
Une centaine d’experts en santé publique, juristes, décideurs politiques, chercheurs, activistes et représentants d’organisations se sont donné rendez-vous pour participer au 3e Sommet mondial sur la propriété intellectuelle et l’accès aux médicaments (GSIPA2M), dont les travaux se sont ouverts mardi à Marrakech.
Organisé par l’Association pour l’accès aux traitements ITPC-MENA, en partenariat avec plusieurs institutions et réseaux internationaux, GSIPA2M 2025 se tient à un moment crucial, soit trente ans après l’Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle touchant au commerce (ADPIC/TRIPS) de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
A cette occasion, les intervenants ont mis l’accent sur les enjeux mondiaux liés à l’accord ADPIC et aux monopoles pharmaceutiques, ainsi que sur les antiviraux, les anticancéreux, les vaccins, les outils de diagnostic et les défis spécifiques aux épidémies négligées.
Les participants ont également partagé les expériences et les résistances locales en Afrique, en Asie, en Amérique latine et dans la région MENA et discuté de l’utilisation des flexibilités ADPIC, des réformes législatives, des litiges en propriété intellectuelle et du plaidoyer communautaire.
Dans une déclaration à la presse, Othmane Marrakchi, chargé de plaidoyer ITPC MENA, a indiqué que la communauté internationale se réunit dans le cadre de ce sommet pour faire le bilan des 30 ans de travail de l’OMC sur la propriété intellectuelle et l’accès aux médicaments, mais aussi pour tirer la sonnette d’alarme sur le manque d’équilibre entre le droit légitime de propriété intellectuelle et l’accès aux soins et à la santé, qui constitue également un droit universel.
Ainsi, a-t-il relevé, des représentants politiques et institutionnels et des professionnels issus de 24 pays participent à ce conclave pour échanger sur les bonnes pratiques afin de garantir l’accès aux soins et aux médicaments pour les populations, notamment dans les pays à revenu faible et intermédiaire.
Cet évènement permet aux participants d’explorer l’intersection entre propriété intellectuelle, innovation, financement et santé publique, tout en faisant le bilan des actions et des initiatives entreprises par l’OMC depuis sa création, a souligné, de son côté, Abdelmajid Belaiche, consultant en industrie pharmaceutique et analyste des marchés pharmaceutiques.
Ce sommet constitue également une occasion pour débattre des coûts des médicaments et d’un accès équitable aux soins sans compromettre l’équilibre financier du système de santé, a-t-il précisé.
À l’image des éditions précédentes, GSIPA2M 2025, qui se poursuivra jusqu’au 15 mai, offre une plateforme unique de convergence entre scientifiques, institutions multilatérales, activistes communautaires, avocats et décideurs.
Il vise à faire émerger des recommandations concrètes pour réformer les règles du commerce international et replacer la santé publique au centre des priorités politiques.