Conférence internationale sur les femmes, la paix et la sécurité

Les femmes africaines, premières victimes et actrices essentielles en temps de crise.

À l’occasion d’une conférence internationale sur les femmes, la paix et la sécurité tenue samedi à Tshwane, en Afrique du Sud, les participants ont alerté sur l’impact dévastateur des conflits armés et des tensions géopolitiques croissantes sur les femmes africaines.

Dans un contexte mondial marqué par des rivalités accrues, des normes internationales contestées et une instabilité économique persistante, les femmes restent les plus durement touchées, souvent en tant que soignantes, survivantes ou soutiens des communautés. Mais elles sont aussi actives sur le terrain, participant à la construction de la paix.

Selon ONU Femmes, plus de 600 millions de femmes et de filles vivaient à moins de 50 km d’une zone de conflit en 2023, un chiffre en hausse de 50 % en dix ans. Cette même année, la proportion de femmes tuées dans les conflits a doublé, et plus de 3 500 cas de violences sexuelles liées aux conflits ont été recensés.

Malgré les efforts entrepris en Afrique pour favoriser l’inclusion des femmes, leur absence des négociations de paix reste criante. « Nous ne pouvons rêver d’unité tant que la moitié de la population n’a pas voix au chapitre », ont souligné les intervenants.

Les femmes africaines, pourtant, sont loin d’être uniquement des victimes. Dans les townships sud-africains, les marchés de RDC ou les camps de réfugiés soudanais, elles jouent un rôle fondamental : médiatrices, leaders communautaires, artisanes de paix et promotrices de la résilience.

Les participants ont appelé à renforcer les politiques africaines autour de l’Agenda Femmes, Paix et Sécurité de l’Union africaine, afin d'assurer une reconnaissance réelle et un appui structuré à l’engagement des femmes dans la prévention et la résolution des conflits.